Il s’agit de l’un des principes fondateurs du cloud computing : l’infrastructure as a service (IAAS) permet aux entreprises de louer le matériel informatique de fournisseurs afin de faire fonctionner leurs propres services. Gage de sérieuses économies en matériels et de temps pour la DSI, l’IAAS est souvent recommandée aux petites et moyennes entreprises. Nous passons en revue les avantages de ce système.
L’IAAS un marché en plein essor tiré par Amazon
D’après Gartner, le marché mondial de l’Infrastructure as a Service était valorisé – en 2019 – près de 44,5 milliards dollars. Cela représente une croissance de 37,3% par rapport à 2018, où ce marché représentait 32,3 milliards de dollars.
Amazon, avec sa filiale Amazon Web Services (AWS) en reste le premier acteur et accapare à lui seul 45% des parts de marché de l’IAAS. Son chiffre d’affaires qui a cru de 29% entre 2018 et 2019 pour se porter à 20 milliards de dollars (deux fois plus que son premier concurrent : Microsoft Azure).
Pourquoi l’IAAS intéresse les entreprises ?
L’Infrastructure as a Service présente de nombreux cas d’usage. Une entreprise qui souscrit à une offre d’IAAS peut ainsi héberger un site Internet complexe, assurer le fonctionnement et le test de ses apps, et bien sûr stocker les données générées par son activité…
C’est d’ailleurs ce dernier élément qui rend l’IAAS si important aujourd’hui : si auparavant le Big Data et l’exploitation de la donnée auraient impliqué de colossaux investissements matériels pour stocker et traiter la donnée, désormais les infrastructures peuvent être louées et sont accessibles pour des budgets beaucoup plus réduits. Si nous sommes aujourd’hui passés à l’ère de la data, c’est donc en grande partie grâce à l’existence de cette composante du cloud computing.
En plus des économies en termes d’investissements matériel, l’IAAS permet en outre aux entreprises d’externaliser une grande partie des fonctions habituellement réservées à sa DSI, à savoir la conception et la maintenance de cette infrastructure qui concentrent à la fois des coûts supplémentaires, mais aussi le temps des ressources humaines de la DSI, souvent rares. Le rôle de cette dernière peut ainsi évoluer pour la voir se focaliser sur ses fonctions les plus stratégiques comme nous l’évoquions dans un précédent article.
Autre argument en faveur de l’IAAS qui vaut la peine d’être mentionné : sa flexibilité. Si chaque fournisseur se distingue par ses propres modalités de souscriptions et services associés, le principe fondateur reste le même : le client ne paye que pour ce dont il a besoin. C’est d’autant plus significatif lorsque l’on évoque les stratégies de Big Data où le volume de données stocké et exploité peut largement varier d’une année sur l’autre. De fait, l’entreprise cliente n’est pas prisonnière d’investissements définitifs, et peut même se permettre de tester de nouvelles configurations – sur des périodes données – sans se ruiner.
Publique, privée ou hybride : quelle stratégie adopter ?
L’IAAS publique pour les petites entreprises qui privilégient économies et flexibilité
L’IAAS est dite « publique » lorsque les ressources proposées sont partagées entre tous les clients du fournisseur. Ce modèle est le plus répandu, le moins coûteux, et assure l’extensibilité et la flexibilité du réseau. Il impose toutefois certaines limites en termes de confidentialité et de sécurité qui ne sont pas envisageables pour toutes les entreprises. Économique et pratique, l’IAAS publique est généralement conseillée aux petites et moyennes entreprises.
Pour des besoins liés au stockage et au traitement de la data, attention toutefois à bien vérifier que votre fournisseur IAAS respecte les conditions désormais imposées par le RGPD. La plus importante en la matière : les serveurs servant au stockage des données issues de clients européens doivent être situés sur le sol du Vieux Continent.
L’IAAS privé pour les grandes entreprises qui privilégient sécurité et confidentialité
A contrario l’IAAS est dite « privée » est un modèle qui semble aller à l’encontre du principe même d’IAAS. Dans celui-ci, l’entreprise investit dans des ressources informatiques qu’elle peut ensuite distribuer entre tous ses services selon les besoins. Ces ressources, leur maintenance et leur sécurisation physique, ne dépendent donc plus d’un fournisseur tiers, et l’ensemble des charges repose alors sur l’entreprise. Dans ce cas de figure, cette dernière perd la flexibilité propre au IAAS publique mais s’assure la pleine maîtrise de son infrastructure (notamment très utile pour les entreprises internationales qui doivent composer avec des réglementations diverses – telles que le RGPD – selon les zones géographiques).
Notons que certains fournisseurs d’IAAS (généralement parmi les plus grands) sont aujourd’hui en mesure de garantir à leurs clients une structure privée. Sans investir dans le matériel, les entreprises peuvent ainsi bénéficier de ressources qui leur sont complètement dédiées. Ces offres s’accompagnent le plus souvent de services d’infogérance et d’administration afin d’en décharger les DSI clientes. Si l’IAAS privée tend vers plus de confidentialité et assure à l’entreprise utilisatrice un contrôle complet de ses ressources et de leur sécurisation, reste que c’est un modèle beaucoup plus coûteux qui sera le plus souvent employé par de grandes entreprises qui en ont les moyens (les entreprises du secteur bancaire en sont généralement le parfait exemple).
IAAS hybride : adopter le meilleur des deux mondes
Certaines entreprises optent pour des stratégies d’IAAS hybrides, à savoir de combiner leurs propres ressources à celles d’un fournisseur tiers. A l’instar des modes privés, les données sensibles et services impératifs peuvent ainsi être déployés sur les ressources internes de l’entreprise pour en garantir la sécurisation et la fiabilité. Les ressources externes, dépendant d’un fournisseur tiers, sont exploitées pour des services moins critiques.
L’entreprise bénéficie ainsi du meilleur des deux mondes, confidentialité, sécurité, flexibilité… Reste toutefois que l’opération peut s’avérer plus coûteuse que la simple utilisation d’une IAAS publique, et surtout plus complexe. Ce type de stratégie peut donc être exploitée par tout type d’entreprise qui disposerait d’une DSI significativement compétente sur ces aspects de réseau et d’infogérance.
Bien sûr, de nombreuses autres stratégies peuvent-être évoquées selon le cas d’usage de l’entreprise. Le prochain HUBDAY Future of Retail & E-commerce se propose d’ailleurs d’étudier concrètement la manière dont les marques commerçantes peuvent exploiter l’IAAS pour développer leurs résultats business.
IAAS, PAAS, SAAS : la trinité du cloud computing
Le cloud computing est souvent dissocié en trois grandes écoles de services : l’IAAS, le PAAS, et le SAAS. L’Infrastructure as a Service (IAAS) consiste ni plus ni moins en la location du matériel informatique et réseau (ainsi que tous les logiciels de base nécessaires au fonctionnement de cette infrastructure) d’un fournisseur tiers afin de faire fonctionner ses propres services.
Vient ensuite le Platform as a Service (PAAS) qui, en plus de l’infrastructure, offre aux entreprises bénéficiaires un écosystème applicatif modulable en vue de permettre le développement et le test de nouvelles applications (de fait le PAAS s’adresse généralement aux développeurs de logiciels et applications mobiles).
Enfin, vient le Software as a Service (SAAS), que l’on connaît généralement bien mieux, qui consiste en la location d’un service applicatif en ligne.
Article écrit par : Thibaud Deschamps pour Hubinstitute
Source : https://hubinstitute.com/2020/DigitalBusiness/Retail/Transformation/Reperes-IaaS-Paas-SaaS-DSI
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